Composantes du projet
Renforcement du cadre législatif et de la capacité nationale à lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages
Dans le cadre de la composante 1, le projet investira dans l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre le braconnage et la mise à jour de la législation relative à la criminalité liée aux espèces sauvages qui servira de base nécessaire à l’amélioration du contrôle de la criminalité dans le pays. D’autre part, le projet soutiendra la révision et la mise à jour de la législation sur la réserve partielle d’éléphants dans la région du Gourma afin d’optimiser ses frontières et de renforcer le régime de prévention du surpâturage, de la déforestation et de l’épuisement des ressources en eau dans l’habitat des éléphants. Une unité d’enquête sur la criminalité liée aux espèces sauvages (WCIA) sera créée et soutenue à la DNEF pour enquêter sur, surveiller et poursuivre les crimes contre les espèces sauvages au Mali en coopération avec d’autres organismes d’application de la loi. Les agences (douanes, police, gendarmerie et justice) à Bamako et dans la zone du projet bénéficieront d’un programme de formation spécialisé pour détecter, enquêter, poursuivre et punir de manière appropriée les auteurs d’infractions liées aux espèces sauvages aux niveaux national et local. Cette composante abordera deux obstacles identifiés dans la section Défis en matière de développement — Absence de politiques et de cadres institutionnels efficaces pour la conservation de la biodiversité et le contrôle de l’IWT et capacités insuffisantes des agences environnementales nationales et des AP à faire face aux problèmes de braconnage, d’IWT et de dégradation des terres.
Protéger les éléphants du Gourma contre le braconnage et sécuriser les voies migratoires saisonnières et les habitats clés
Dans le cadre de la composante 2, le projet soutiendra l’unité anti-braconnage (APU) créée en 2017 pour protéger les éléphants du Gourma contre le braconnage. L’Unité bénéficiera d’un encadrement et d’une formation supplémentaires, d’équipements de terrain, de dépenses opérationnelles, d’une surveillance aérienne et de moyens de surveillance des déplacements et des emplacements des éléphants en temps réel. Le renforcement des activités d’application de la loi dans la région du Gourma et l’amélioration des capacités nationales et locales à enquêter, poursuivre et punir la criminalité liée aux espèces sauvages (Composante 1) a pour objectif d’éliminer totalement le braconnage des éléphants et de créer les conditions pour le rétablissement de leur population. Le projet renforcera également la gestion et la protection de la réserve partielle d’éléphants afin que les règlements mis à jour et améliorés (ce qui sera fait dans le cadre de la composante 1) puissent être appliqués intégralement. La Réserve sera soutenue pour élaborer un plan de gestion (PG) qui fournira la vision et le cadre général de la DNEF concernant la protection de la population d’éléphants à l’intérieur et à l’extérieur de la réserve, avec la participation active des communautés locales (Composante 3). Le PG désignera les zones essentielles de la réserve qui sont importantes pour les éléphants et définira clairement le régime des zones permettant l’accès des éléphants aux habitats vitaux et à l’eau et devant maintenir l’intégrité des voies de migration des éléphants dans la région du Gourma. Pour l’application effective des lois du régime de la réserve, le projet fournira les formations nécessaires au personnel de la réserve, les véhicules et l’équipement de terrain pour les activités d’application. Cette composante portera sur les capacités insuffisantes des agences environnementales et des AP nationales à lutter contre le braconnage, l’IWT et la dégradation des terres identifiés dans la section Défis en matière de développement.
Gestion communautaire des ressources naturelles (GCRN) dans l’habitat des éléphants du Gourma
Dans le cadre de cette composante, le projet appuiera 3 districts cibles (25-30 communautés) au sein de l’habitat des éléphants afin qu’ils améliorent, acquièrent les capacités requises et mettent en œuvre des plans communautaires de gestion des ressources naturelles en accord avec le PG pour la Réserve partielle d’éléphants et de l’aire environnante (créée dans la Composante 2). Les activités clés du Plan GRN (par exemple, l’établissement de pâturages communaux et de réserves forestières, les mécanismes de prévention et d’atténuation des conflits entre les hommes et les éléphants (HEC), la gestion durable de l’eau, les mesures de prévention des incendies et autres modèles de génération de revenus) seront soutenues dans les communes cibles afin de garantir des avantages mutuels pour les populations locales et les éléphants. En outre, le projet soutiendra la mise au point de nouveaux mécanismes générateurs de revenus fondés sur l’expérience du Mali Elephant Project. Cette composante ciblera l’obstacle Faible capacité des communautés locales à gérer les ressources naturelles de manière durable et à protéger la faune.
Gestion des connaissances, suivi et évaluation et intégration des questions de parité hommes-femmes
Cette composante assurera un apprentissage efficace des leçons tirées de la mise en œuvre des composantes 1 à 3, de l’approche participative au S & E et de l’intégration des questions de parité hommes-femmes. Les leçons tirées du projet seront utilisées pour améliorer la mise en œuvre du projet à travers une gestion adaptative et seront également partagées avec d’autres projets nationaux et internationaux, notamment le GWP, en utilisant différentes approches. Dans le cadre de cette composante, le projet établira un mécanisme efficace de réparation des plaintes (GRM) qui informera et orientera la mise en œuvre du projet de manière socialement acceptable et bénéfique pour les communautés locales en condition d’insécurité dans la région du Gourma. La composante contribuera à l’élimination des trois obstacles mentionnés dans la section Défis en termes de développement en améliorant l’efficacité des stratégies du projet grâce à l’apprentissage et la gestion adaptative, et la diffusion des pratiques réussies au Mali.
Interaction entre composant
Les quatre composantes sont conçues comme des stratégies interconnectées devant cibler les principales menaces pesant sur les éléphants, les terres boisées et les communautés dans la zone du projet. Toutes les composantes du projet (notamment les composantes 1 et 2) soutiendront directement la mise en œuvre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), sans doute l’un des instruments mondiaux les plus importants. La Vision stratégique CITES 2008-2020 souligne l’importance de l’engagement national pour la mise en œuvre de la Convention et de ses principes. Le projet soutiendra la conformité à travers l’élaboration d’une stratégie nationale anti-braconnage, l’amélioration de la législation pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages, le renforcement des capacités et le soutien aux agences d’application de la loi, la réserve partielle d’éléphants et l’APU. Le projet contribuera directement à la mise en œuvre des résolutions de la CITES Conf. 10.10 sur le commerce des spécimens d’éléphants (dernière mise à jour à la CoP17), en incluant la gestion des stocks d’ivoire, Conf. 17.6, sur la prévention, la détection et la lutte contre la corruption (adoptée à la CoP17), la Décision CoP17 relative à l’utilisation des outils de l’ICCWC et les décisions de la CoP17 relatives aux lois nationales pour la mise en œuvre de la CITES.