Zone d’intervention

La région du Gourma, située sur la rive droite du fleuve Niger, englobe la grande partie du cercle de Gourma Rharouss (région de Tombouctou), ainsi que des parties des cercles de Gao, Bourem, Ansongo (région de Gao) et Douentza (région de Mopti). Il s’agit d’une entité géographique plurielle d’une grande complexité sociale, agro écologique et humaine.

Le Gourma est ainsi une vaste zone essentiellement sylvo-pastorale comprenant trois entités complémentaires :

  1. le haut Gourma qui fait allusion au sud des cercles de Bourem, de Gao et d’Ansongo ;
  2. le Gourma central centré sur les communes du cercle de Gourma Rharouss, principalement celle de Gossi qui est en continuim avec la zone transfrontalière du Liptako Gourma ;
  3. le bas Gourma qui se termine dans la partie sud par les monts Hombori et la main de Fatma du cercle de Douentza.

Seule la partie fluviale (le fleuve et sa vallée) possède des bourgoutières et des parcelles aménagées pour la riziculture, l’ensemble du Gourma de l’intérieur se composant de plaines et de pénéplaines, de dunes et d’espaces inter-dunaires, de forêts boisées et de brousses tigrées, de mares et de parcours de cures salées. Malgré sa faible densité humaine, le Gourma est une zone de relative concentration traditionnelle d’hommes et d’animaux, alimentée par des flux à la fois historiques et saisonniers, concentration qui a engendré une forte synergie à travers des complémentarités fonctionnelles entre les différentes communautés. La richesse de ses ressources naturelles en fait, contrairement au Haoussa plus sec et moins hospitalier au nord du fleuve, une zone de convergence, d’accueil et de repli, qui peut selon les années.

Zone d’intervention du projet

La réserve partielle des éléphants du Gourma, d’une superficie de 1 250 000 ha a été classée par la Loi N°59/53/AL/RS du 30 Décembre 1959. Elle se caractérise par des écosystèmes fragilisés, des précipitations faibles et irrégulières, et une forte réduction des espaces utilisés par les éléphants, toutes choses de nature à compromettre leur survie dans un avenir très proche. Le troupeau des éléphants de la zone du Gourma au Mali, constituant une population restante remarquable, est la plus septentrionale des pachydermes d’Afrique. Cette population survit grâce à une stratégie d’adaptation aux ressources et aux contraintes, basée sur une transhumance cyclique et un circuit de
migration annuelle de 600 km.

Le nombre de cette population d’éléphants du Gourma malien, jadis estimée à plus de 700 individus, ne dépasse guère 350 (comptage aérien DNEF-WF, 2015). Actuellement, le taux de mortalité parmi les nouveau-nés et les juvéniles est très élevé, sans doute en raison d’un environnement difficile et du long parcours migratoire que les éléphants effectuent. Depuis 1990, des menaces pèsent sur la survie des éléphants du Gourma. La vie en harmonie des éléphants avec les populations locales a été aujourd’hui rompue.

Etat des lieux zone de parcours des éléphants